Le 17 octobre 2019
Il se bat pour sauver sa maison. Depuis la canicule de 2018, le pavillon de Mohamed Benyahia se fissure. La commune n’étant pas reconnue en état de catastrophe naturelle, les assurances ne veulent pas prendre en charge le coût des travaux. Mohamed a monté une association pour obtenir réparation.
Neuville-sur-Sarthe, France
« J’ai des fissures sur les murs de plus en plus profondes. Des décalages entre le sol et les plinthes. Les portes ne se ferment plus et impossible donc de mettre du chauffage ». Depuis l’été 2018, la maison de Mohamed se lézarde à vue d’oeil. A tel point que cet habitant de la Trugalle (un village qui dépend de Neuville sur Sarthe) redoute de devoir quitter son pavillon. » Tous les matériaux travaillent. J’ai des dalles en béton thermodynamique. Elles sont lourdes. Je risque de perdre ma maison« . Pour parer au plus pressé et sécuriser les lieux, Mohamed a fait poser des étais pour soutenir les murs. Et pourtant quand il a fait construire sa maison en 2005, il ne pensait pas en arriver là. » C’est un petit coin de paradis, près d’un bois, au calme. Chaque matin, on entend le gazouillis des oiseaux ». Le problème, c’est que le pavillon de Mohamed est construit sur un sol argileux. » L’argile agit comme une éponge. Quand il pleut, le sol absorbe l’eau et quand il y a une sécheresse comme en 2018 ou 2019, le sol devient sec, se rétracte et cela créée des mouvements de terrain qui déstabilisent les fondations de la maison« .
« J’ai peur de perdre ma maison «
Mohamed a appelé un expert qui a constaté les dégâts. Des travaux d’urgence doivent être engagés mais ils risquent d’être coûteux. Pour être pris en charge par les assurances, il faut d’abord que la commune soit reconnue en état de catastrophe naturelle ». Sur les 24 communes sarthoises qui en ont fait la demande, seules 5 ont obtenu satisfaction. Pas Neuville sur Sarthe ! La mauvaise nouvelle est tombée le 9 août dernier au journal officiel. Depuis, Mohamed se bat pour monter un dossier mais comme l’union fait la force, il décide le mois dernier de créer une association « lesoubliesdelacanicule72 » regroupant les autres victimes sarthoises. Car le cas de Mohamed est loin d’être isolé. » J’étais loin d’imaginer que j’allais recevoir autant d’appels. J’étais loin de penser que notre page facebook qui a seulement quelques jours d’existence aurait autant de succès. Des gens de tout le département. Il y a des personnes qui sont en situation de détresse et qui sont démunies ». L’association « les oubliés de la canicule 72 » a pour but de défendre ces sinistrés en faisant pression sur les pouvoirs publics pour obtenir réparation. Elle tient sa première réunion publique ce soir à 19h Salle Robert Salmon au Bailleul.
lesoubliesdelacanicule72@gmail.com/
Tel: 06-51-58-24-88