Demande d’audience au préfet

Le Maine Libre

Dans un courrier commun, daté du 20 décembre, adressé au préfet de la Sarthe, plusieurs élus (Pascale Fontenel-Personne, Nadine Grelet-Certenais, Jean-Carles Grelier, Louis Jean de Nicolay, Marietta Karamanli, Damien Pichereau, Sylvie Tolmont et Dominique Le Mener) indiquent que  » de nombreux Sarthois sont en difficulté lorsque leur commune n’a pas été reconnue en état de catastrophe naturelle. En effet, sur vingt cinq communes concernées par ces phénomènes climatiques exceptionnels, cinq seulement ont fait l’objet de cette reconnaissance permettant ainsi à leurs propriétaires d’être pleinement indemnisés par leur assureur.

Ils poursuivent en précisant que  » les habitants sont en désarroi et démunis devant l’ampleur des dégâts apparents. Pour autant, ils doivent continuer à honorer leurs crédits immobiliers ». Enfin, selon les élus, ces victimes éprouvent un sentiment « d’abandon ».

Dans cette logique les élus demandent au préfet de recevoir l’association  » Les Oubliés de la canicule 72″ dans le cadre d’une audience spécifique.

Maisons fissurées en raison de la sècheresse : « Je n’en dormais plus »

Les fissures photographiées par Jean-Pierre s’étendent au fil du temps « Le Maine Libre »

Malgré le temps exécrable ce samedi soir, Jean-Pierre Alcan tient à nous montrer les dégâts à l’extérieur. Sur plusieurs murs de sa propriété située au Bailleul, des fissures sont apparues après l’été.

« J’ai directement pensé à la sècheresse puisque la maison n’avait jamais bougé avant et d’autres gens étaient dans le même cas. »

Les fissures sont principalement autour des fenêtres. « Le plus impressionnant, c’est dans la maison que je loue un peu plus loin », fait-il remarquer. Pour preuve, il nous présente des photos. Sur certaines, la fissure couvre le mur du sol au toit.

La plus importante se situe en dessous d’une fenêtre et se sépare en plusieurs ramifications.  » Ici, la locataire ne pouvait plus fermer la fenêtre. L’air rentrait.  »

Un logement en péril

Dés qu’elle le remarque, il y a plusieurs mois, elle en fait part à Jean-Pierre Alcan. Il décide alors de faire venir un professionnel pour remettre d’aplomb la fenêtre, avec découpe du mur intérieur.  » Nous avons fait du mieux que l’on pouvait, pour que la locataire puisse rester dans le logement. » Une solution provisoire.

D’autant que les fissures sont nombreuses tout autour de la maison.  » Il y en avait à l’intérieur, à l’extérieur, même au sol. » L’ampleur des dégâts alarme Jean-Pierre, qui voit son logement en péril. « J’ai averti le maire, qui s’est déplacé afin de constater les dégâts et a été très étonné de voir ça. »

A de moment là, le propriétaire n’en mène pas large. « Je n’en dormais plus », se souvient-il. « J’avais peur que la dame ne puisse plus rester dans les lieux. Je lui dois le clos et le couvert, c’est la loi. « 

Des témoins indiquent une évolution

Impossible de faire appel à l’assurance. Le Bailleul n’est pas déclaré en état de catastrophe naturelle. Jean-Pierre essaie donc de réparer un maximum de fissures, avec les moyens du bord. En Vain. Car elles continuent d’évoluer.  » J’ai placé des témoins sur les murs pour voir si les fissures s’agrandissaient. Je me suis aperçu que c’était le cas et que la maison bougeait encore. C’est ce qui m’inquiète le plus aujourd’hui. »

80 000 à 120 000 euros de travaux

Le propriétaire ne peut se résoudre à laisser le bâtiment en l’état. « J’ai commandé un devis avec conseil, pour une reprise en sous-œuvre.  » Les travaux s’élèvent de 80 000 à 120 000 euros. Trop conséquent.

 » La seule solution reste d’être reconnu en état de catastrophe naturelle. «  Il a donc intégré l’association des Oubliés de la canicule (lire par ailleurs).  » C’est le maire qui me l’a conseillé. Il nous apporte un grand soutien. «  Il espère que la situation va se décanter rapidement, avant la prochaine sècheresse.

Les oubliés de la canicule partent sur le terrain juridique

Leurs terrains, bien qu’argileux, étaient constructibles. Les permis de construire avaient été acceptés. Certaines maisons étaient même bicentenaires. Mais les températures élevées de ces derniers étés ont fissuré leurs murs et mis en danger de nombreux propriétaires sarthois qui ne peuvent pas être indemnisés sans reconnaissance officielle de la canicule.

Selon l’association qui les regroupe, les Oubliés de la canicule, 25 communes sarthoises ont demandé la reconnaissance de l’état de catastrophe naturelle en 2018 (et au moins 65 pour 2019) mais 20 de ces 25 communes ne l’ont pas obtenu.

Du Sénat au ministre de l’intérieur

L’association dit avoir le soutien du Président du conseil départemental et des maires de la Sarthe. Ses représentants ont été reçus par la directrice du cabinet du préfet. « Plusieurs recours gracieux ont été adressés par les communes au ministère de l’intérieur », selon les Oubliés de la canicule, qui ont fait appel à un avocat.

L’association fait aussi partie d’un réseau national avec lequel elle a assisté à un débat le 29 octobre au Sénat  » sur le rapport de la mission sur le régime d’indemnisation des catastrophes naturelles.

Fin septembre 2019, Mohamed Benyahia montrant les fissures sur sa maison de Neuville-sur-Sarthe apparues un an plus tôt. « Le Maine Libre »

Canicule- Les sinistrés se mobilisent

L’association « Les oubliés de la canicule 72 » a été officiellement créée le 16 novembre.

« Les Nouvelles » du 5 déc 2019

Après plusieurs étés caniculaires et la sècheresse qui en découle, on voit apparaitre sur de nombreuses maisons des fissures qui s’agrandissent au fil des mois. En conséquence, en Sarthe, 25 communes ont fait une demande de reconnaissance de l’état de catastrophe naturelle pour 2018. Le phénomène s’amplifie et des familles se retrouvent totalement démunies face à l’ampleur des dégâts apparents sur leur patrimoine immobilier. « Elles doivent continuer d’honorer des crédits immobiliers sur plusieurs années pour un bien d’une valeur amoindrie, voire nulle. Le froid arrive mais les propriétaires ne peuvent plus chauffer des maisons dont toute la chaleur s’échappe par les fissures. « 

Partout en France, dans les départements touchés, des associations des « oubliés de la canicule » voient le jour. En Sarthe l’association a été créée lors d’une assemblée générale constitutive le 16 novembre à Allonnes. Elle a pour président Mohamed Benyahia et parmi les trois vice-présidents, Sophie Aubert qui habite au Bailleul.

L’association demande en urgence la reconnaissance de l’état de catastrophe naturelle pour l’ensemble des communes sinistrées afin que les propriétaires puissent obtenir rapidement une indemnisation et une réparation adaptée au sinistre. Plus les travaux tardent, plus l’état des maisons se dégrade et plus l’ampleur des travaux nécessaires et leur coût augmentent.

Une procédure inadaptée

Sur le plan national, les associations dénoncent une procédure de reconnaissance beaucoup trop longue (10 mois) alors que d’un autre côté, les délais laissés aux sinistrés pour réagir sont bien trop courts (10 jours pour les sinistrés des communes reconnues en état de catastrophe naturelle et 2 mois pour les autres). Les associations dénoncent également les critères météorologiques utilisés et l’opacité de l’information.

Une mission d’information sur la gestion des risques climatiques et l’évolution des régimes d’indemnisation a été créée au Sénat le 22 janvier. Les conclusions du rapport qui ont été débattues au Sénat le 29 octobre 2019 abondent complètement dans le sens des revendications des associations. Lois et règlementations devraient évoluer en janvier.

Programme d’action au plan national

L’association se mobilise auprès des sénateurs et députés pour obtenir des votes favorables et auprès du cabinet du Premier Ministre, dans le but d’obtenir l’abrogation de la circulaire actuellement en vigueur qui ne permet pas la reconnaissance sur des critères objectifs. Elle veut également obtenir le maintien d’experts d’assurés et la restitution du fonds Barnier par l’État.

Sur le plan départemental

Son action vise à défendre, accompagner et assister les victimes dans chaque commune pour évaluer les dégâts, ordonner des travaux de sauvegarde, réaliser des études pour estimer l’état des sols l’été prochain et prendre les mesures qui s’imposent et doter les maires des moyens nécessaires pour faire face à la situation.

L’association veut également mobiliser les parlementaires sarthois.

Actions urgentes

Le bureau s’occupe de contacter les mairies par les doléances émises par les adhérents lors de l’AG.

L’association s’adresse également à la préfecture notamment pour demander une formation pour les maires sur l’application iCatNat et la reprise de tous les dossiers de demande de reconnaissance naturelle des années précédentes.

Plus d’informations sur la page facebook de l’association.

Urbanisme : les éoliennes et les sols argileux s’invitent au débat sur le PLUi (Plan Local d’Urbanisme intercommunal)

Soixante-quinze personnes, dont une quinzaine d’élus, assistaient jeudi soir à la réunion publique organisée dans le cadre de l’élaboration du futur Plan Local d’Urbanisme intercommunal (PLUi). Après un rappel des étapes précédentes et la présentation des grandes composantes de ce futur document d’urbanisme, la parole a été donnée au public.

Le sujet des éoliennes a été le premier thème abordé. Plusieurs personnes ont souligné la contradiction entre la volonté de préserver les paysages, stipulé dans le PLUi, et les érections d’éoliennes qui vont à l’encontre de cette préoccupation. Sébastien Jousse, le directeur du service urbanisme du Pays fléchois, a indiqué que, « les éoliennes ne sont plus soumises au permis de construire. Leurs implantations échappent aux municipalités. Les autorisations sont délivrées directement par l’État qui s’appuie sur un schéma régional éolien « . Et le technicien de préciser :  » Elles peuvent être implantées en zones agricoles et naturelles «  Le cas se présente sur le secteur de La Garennes des Saars, au nord de La Flèche ( communes concernées : Clermont, Bousse, Ligron). Des opposants au projet ont fait entendre leur voix. Un collectif est d’ailleurs en passe de voir le jour.

Maisons fissurées

L’autre grand sujet qui a alimenté le débat est d’ordre géologique. Une clermontoise impactée par retrait-gonflement du sol argileux sous sa maison estime  » qu’il faut prendre en compte la nature du sol «  avant d’autoriser une construction. Sébastien Jousse lui a répondu :  » L’étude de sol est préconisée mais pas imposée ; le constructeur doit le conseiller à son client. « 

Guy-Michel Chauveau maire, de La Flèche et président de la communauté de communes, en a profité pour rappeler :  » Tous ceux qui sont confrontés à ce problème doivent faire une déclaration en mairie qui collectera et transmettra les dossiers à L’État. »

( Des échanges entre le public et des élus ont eu lieu en deuxième partie de réunion )

1 – Maisons fissurées : faites-vous connaitre en mairie

En Sarthe, des habitants constatent l’apparition d’inquiétantes fissures sur les façades de leurs maisons.

Des fissures ont commencé à apparaitre sur les maisons de plusieurs habitants du sud Sarthe,  » Nous avons recensé deux maisons dans la ZAC Canada » , annonce Guy-Michel Chauveau, maire de La Flèche.

D’après la mairie, il y aurait plusieurs dizaines de maisons touchées par des fissures sur le Pays fléchois. « Pour l’instant, nous avons trois cas sur La Flèche », précise le maire.

Afin d’établir si ces fissures sont dues à la sècheresse de cet été 2019, la ville invite les habitants à se signaler en mairie :  » Il faut absolument faire une déclaration pour bénéficier d’un arrêté interministériel pour déclarer l’état de catastrophe naturelle ».

2 – Maisons fissurées : faites-vous connaitre en mairie

A La Flèche, des propriétaires ont constaté d’importantes fissures sur leurs maisons. Selon eux, les sècheresses des étés 2018 et 2019 en seraient la cause.

« Quand le carrelage a claqué ça a fait un de ces bruits.  »  Dans leur salon, Claude Chantepie et son épouse montrent le sol dans l’angle de la pièce. Une fissure qui court depuis la baie vitrée le long des carreaux et des joints. Voilà onze ans que le couple vit dans cette maison construite en 1999, et située ZAC du Canada, à La Flèche. « Il n’y avait rien quand on l’a achetée  » Rien jusqu’à l’été 2018. Et l’apparition d’une petite fissure à l’extérieur. « On pensait que le crépis n’était peut-être pas assez épais, qu’il avait souffert de la chaleur »  

« La terrasse s’est enfoncée » 

C’est en Juillet 2019 que le phénomène s’est aggravé. Le crépi extérieur a fondu sur toute la longueur d’une des façades, la terrasse s’est enfoncée et s’est écartée du mur d’environ deux centimètres.  » C’est là que le carrelage, à l’intérieur, a commencé à bouger, raconte Claude Chantepie. Comme ça avait bougeait à l’extérieur, ça a claqué au niveau des carreaux. Les plinthes, aussi, ont travaillé, et maintenant ce sont les plaques de plâtre. Cela touche principalement les parties sud et est de la maison.  » 

 » Plusieurs dizaines de maisons concernées  » 

La maison de Claude Chantepie et son épouse est construite sur un terrain argileux. Pour eux, cela ne fait aucun doute. Les sècheresses consécutives de 2018 et 2019 sont la cause des ces dégradations. Un autre riverain de la ZAC du Canada rencontre les mêmes déboires. Là aussi,  » ça a commencé à fissurer un peu l’an dernier, entre la porte du garage et celle de la salle à manger, et ça s’est aggravé cette année. A l’intérieur, le sol a baissé un peu au niveau des plinthes. Près d’un centimètre à certains endroits. « 

A La Flèche, plusieurs dizaines de maisons auraient subi les effets de la sècheresse. « Le maçon que j’ai fait venir, m’a dit qu’il en voyait trois ou quatre par semaine depuis cet été «  confirme Claude Chantepie.

« Un courrier à la mairie »

Il y a trois semaines, Claude et cet autre habitant de la ZAC du Canada, ont participé à une réunion d’information organisée au Bailleul par « les oubliés de la canicule 72 » . Ils ont aussi signalé leur situation à la mairie de La Flèche. Sur courrier libre, avec quelques photos. A ce jour, le service urbanisme a reçu quatre signalements.  » Il faut absolument faire une déclaration en mairie (1), rappelait, il y a quelques jours, Guy-Michel Chauveau, maire de La Flèche. Si on a un grand nombre de dossiers, cela facilitera la prise de l’arrêté interministériel de reconnaissance de l’état de catastrophe naturelle. »  Seul cet arrêté permettrait, potentiellement, une prise en charge par les assurances. Car le coût des travaux peut vite s’envoler.  » Faire venir une machine pour faire tester le terrain, c’est 37 000 euros « , s’explique Claude Chantepie.

Jean-Christophe Couderc

(1) Courrier libre accompagné de quelques photos, à déposer au service urbanisme de la ville de La Flèche. Renseignements –> lesoubliesdelacanicule72@gmail.com

Après la sécheresse, sa maison se fissure

Ouest-France 15 octobre 2019

En Sarthe, des habitants constatent l’apparition d’inquiétantes fissures sur les façades de leurs maisons. Parmi eux, Patricia Pérez. Elle va entamer des démarches administratives.

Les premières fissures ne l’ont pas vraiment inquiétée. C’était à l’été 2017. Mais aujourd’hui, les failles dans les murs ont grossi.  » Mettez votre oeil, là, on arrive même à regarder dans le jardin !  » s’exclame Patricia Pérez. La vue sur le jardin, depuis l’intérieur du garage, aurait pu être une bonne nouvelle … Si ça n’avait pas été à travers l’importante fissure.  » Entre le début de l’hiver et cet été, l’écart s’est agrandi de 1,5cm » soupire cette mère de famille, installée dans le quartier de Verron à La Flèche.

 » Je ne vois pas d’autres explications que la sécheresse  »

C’est en pianotant sur son ordinateur qu’elle a découvert un tas histoires semblables à la sienne.  » Les dates des fissures de mon garage correspondaient : 2017, 2018, 2019 … Je ne vois pas d’autres explications que la sécheresse  » , poursuit-elle. En effet, quand le mercure grimpe, la situation s’aggrave.

Pour l’heure, Patricia n’est qu’à  » la prise de conscience « , appuyée par la création récente de l’association Les oubliés de la canicule 72. Cette dernière a été lancée par Mohamed Benyahia, installé à Neuville-sur-Sarthe (Ouest France d’hier). Sa demande de reconnaissance en catastrophe naturelle transmise par son maire auprès des services préfectoraux, a été refusée. La commune ne fait pas partie des cinq (Avezé, Champfleur, Conlie, Fresnay-sur-Sarthe, Louzes) dont l’état de catastrophe naturelle a été reconnu dans l’arrêté du 16 Juillet 2019. Il appelle toutes les personnes concernées à se regrouper, pour s’entraider dans les démarches (lesoubliesdelacanicule72@gmail.com)

Patricia Pérez, elle, entame tout justement les démarches pour faire connaître le sinistre,  » J’ai contacté l’assurance par mail, j’ai aussi sollicité l’adjoint à l’urbanisme  »  Contacté, Dominique Davoine confie que  » plusieurs personnes ont informé les élus, mais pour l’heure, il n’y a pas eu de dossier déposé en mairie  » Celui de Patricia Pérez devrait arriver prochainement ….